Biographie d'Émile Moureu


Portrait d'Emile Moureu
Collection particulière

François-Eugène (dit Émile) Moureu naquit à Sauveterre-de-Béarn le 13 juillet 1896, dans le foyer d'Alexandre et Amélie MOUREU, installé maison Rachaq (rue Pannecau). 

Orpheline, Amélie avait été adoptée par la famille Rachaq, de qui elle hérita de la maison de la rue Pannecau et d'une boucherie sur la place du bourg. Alexandre avait émigré quatre ans en Argentine tôt dans sa jeunesse ; de retour à Sauveterre il épousa Amélie Rachaq et exerça comme maquignon. Les affaires du couple prospérèrent suffisamment pour leur permettre d'acheter deux propriétés agricoles, Labourdette et Le Périssé, respectivement situées sur la route de Salies, deux kilomètres au nord du village, et au bord du Gave de Pau, rive droite, un kilomètre en aval du village et d'assurer finalement à la famille un niveau de vie relativement confortable de notables ruraux.


Anna Moureu
Collection particulière

 

Emile Moureu était le benjamin d'une fratrie dont l'aînée était Anna, née en 1894, et le cadet, Pierre, né l'année suivante.


Amélie et Alexandre Moureu
Collection particulière

Anna, épousa le 24 juillet 1917 Henri Navaillès, un Palois alors mobilisé comme sous-lieutenant aux 57e, 62e puis 166e Régiment d'Artillerie, mais que la guerre n'empêcha pas de continuer ses études jusqu'à l'obtention d'un diplôme d'Ingénieur des Ponts-et-Chaussées en avril 1918. Il débuta sa carrière comme adjoint technique à Cambo-les-Bains avant de prendre un poste à Pau.

Le père d'Henri était lui-même Ingénieur des Ponts-et-Chaussées à Bayonne. La mère d'Henri, née Bourdalé-Lauga et originaire de Cescau, était liée à la famille du docteur Maurice Plantier député-maire d'Artix.
Henri Navaillès était le frère de la poétesse Marie-Félicie Navaillès de Harriet, auteure de deux recueils de poèmes préfacés par Pierre Emmanuel et Jacques Chancel. Le poème Jeunes Amours publié dans le recueil Poèmes nouveaux sous le ciel enfui rend hommage à la mémoire d'un jeune palois, soldat décédé à la Guerre, premier amour perdu dont elle porta toute sa vie le deuil discret.


Pierre Moureu
Collection particulière

Pierre, étudiant en droit avant la guerre, fut mobilisé dans l'infanterie dès août 1914. Fait prisonnier dans les premiers mois du conflit, il fut envoyé au Camp de prisonniers de guerre de Cassel (Allemagne). Libéré à la fin de la guerre seulement, il reprit ses études à l'issue desquelles il exerça les fonctions de Conservateur des Hypothèques.

Émile Moureu commençait des études de médecine quand la guerre fut déclarée. Il les interrompit et devança son incorporation militaire au sein de la classe 1916 pour s'engager en avril 1915.

 

 

Soldat au 14e Régiment d'Infanterie de Ligne de Toulouse (6 avril 1915)

Émile Moureu est incorporé comme soldat au 14e Régiment de Ligne à Toulouse le 6 avril 1915.

 

Élève-officier à l'École d'Instruction Militaire de Joinville-le-Pont (10 avril - 30 août 1915)

Sitôt arrivé à Toulouse toutefois, il en repart dès le 10 avril, appelé à l'École d'Instruction Militaire de Joinville-le-Pont (Seine), pour suivre la préparation militaire d'élève-officier et devenir aspirant.
Là-bas, Émile profite du temps libre qui lui est accordé pour découvrir les plaisirs de Paris et de ses environs. Il suit en effet sans ambition la préparation militaire d'élève-aspirant. Il échoue d'ailleurs, sans grand regret, à l'examen final ; à défaut d'accéder au statut d'officier et au grade d'aspirant, il rentre de Joinville comme sous-officier.

 

Sergent au 14e Régiment d'Infanterie de Ligne de Toulouse (septembre 1915 - 15 août 1916)

Après cinq mois d'absence, c'est en qualité de sergent qu'Émile Moureu réintègre le 14e de Ligne à Toulouse le 10 septembre, au retour d'une semaine de permission à Sauveterre-de-Béarn.

Il n'a pas même le temps de s'habituer à la vie en garnison ; dès le 13 septembre il est envoyé en mission à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), comme instructeur militaire des réservistes de l'armée territoriale. Mais après cinq jours seulement, le voilà rappelé à Toulouse ; un contingent se prépare à partir en renfort au front.

En garnison à Grenade-sur-Garonne (Haute-Garonne, septembre - décembre 1915)

Un contre-ordre l'envoie finalement rejoindre le 20 septembre les conscrits de la Classe 1916 affectés au 14e d'Infanterie de Ligne cantonnés à Grenade-sur-Garonne. Émile et ses compagnons sont logés au Grand hôtel et café central F. Barcouda où ils mènent une vie en garnison rythmée par les exercices militaires et de combat. Le temps libre est occupé à jouer au football, sport nouveau, ou à Toulouse qui offre les agréments d'une grande ville. Tous attendent cependant impatiemment ou inquiets l'annonce d'un prochain départ pour le front.

Le 16 novembre, après s'être plaint d'un léger mal de gorge, Émile est dispensé de sport et reste au repos dans sa chambre. Sa hiérarchie s'en inquiète et devant la crainte de l'aggravation de l'épidémie de diphtérie qui touche le régiment, voilà l'ancien étudiant en médecine placé en quarantaine à l'"Hôpital Barcouda" à son corps défendant.

L'annonce du départ du régiment pour le front parvient le 23 novembre. Émile fulmine : il ne saurait rester à attendre la fin de son isolement sanitaire (qu'il assure injustifié) et laisser ses camarades partir sans lui... Le 30 novembre, soulagé et fier, il est bien avec eux au moment où le dernier détachement du 14e RI quitte Grenade-sur-Garonne.

Après avoir gagné Toulouse ils prennent le train qui, via Limoges et Châteauroux, les emmène à destination du nord de la France, en arrière des lignes du front de la Somme.

Cantonnement à Brimeux (Pas-de-Calais), en arrière du front de la Somme (décembre 1915 - mars 1916)

Le 6 décembre 1915, après deux jours et deux nuits de train depuis Toulouse, le sergent Émile Moureu et ses camarades formant le 9e bataillon du 14e Régiment d'Infanterie de Ligne atteignent Brimeux, près d'Arras dans le Pas-de-Calais et y installent leur cantonnement. C'est la première fois qu'Émile est aussi proche du théâtre des opérations militaires.
En cette fin d'année 1915, la Somme n'est plus l'objet de grandes batailles ; la 3e bataille d'Artois menée par les Anglais s'est terminée en septembre 1915 et la bataille de Loos en octobre.

à Chaumont-en-Vexin (Oise), au repos (6 mars - 5 juin 1916)

Le 6 mars 1916, Émile annonçait dans une lettre un prochain départ vers un nouvelle destination ; ce fut Chaumont-en-Vexin (Oise), à compter du 12 mars 1916.
En effet, depuis le 21 février, la principale phase de combats se concentrait autour de Verdun. Le régiment auquel appartenait Émile était donc mis en retrait du front Nord et repositionné en réserve à proximité de Paris, avant de monter, contingent par contingent en renfort sur le front de Verdun.
Pendant cette période, les lettres d'Émile expriment davantage encore la nostalgie du foyer de Sauveterre-de-Béarn, l'insupportable attente et l'incertaine date de départ pour le front.
Dans la lettre qu'il écrit à sa mère le 30 mai, Émile annonce le prochain départ de son régiment pour "une destination inconnue", probablement pas en première ligne, peut-être en deuxième...

Dans la Somme, à Beuvraignes (5 - 19 juin 1916)

Après une dernière carte envoyé de la gare de Gisors (Oise) le 4 juin, c'est depuis la Somme qu'Émile écrit dès le lendemain. Il est tout proche de la première ligne et des tranchées allemandes. Toutefois, le secteur est calme et, si le canon tonne, les obus tombent peu nombreux et loin. Mais Émile n'est pas dupe : il pressent que "ce calme pourrait être précurseur de l'orage". Sait-il en effet qu'il participe ici aux préparatifs de la grande, longue et sanglante offensive franco-britannique de la Somme, qui doit être lancée le 1er juillet ?

A nouveau au repos dans l'Oise, à Chambors (20 juin - 27 juillet 1916)

Après deux semaines sur le front, le régiment d'Émile est renvoyé au repos à l'arrière, à Chambors dans l'Oise, entre Gisors et Chaumont-en-Vexin. Le soulagement est bref : les permissions annoncées ont été suspendues la veille du déclenchement de la grande bataille. Le 9 juillet, date de sa dernière lettre, il était encore à Chambors. Après deux semaines de silence, il reprend la correspondance le 24 juillet : il rentre de permission à Sauveterre-de-Béarn, et retrouve son régiment au même endroit avec bonheur. Pour peu de temps hélas : dès le 28 juillet dans la nuit, le régiment repart pour le front de la Somme...

Au nord-est de Compiègne, à Tracy-le-Val et Moulin-sous-Touvent, confins de l'Oise et de l'Aisne (29 juillet - 15 août 1916)

Le régiment prend position à Tracy-le-Val, quelques kilomètres à l'est de Compiègne dans un secteur en arrière du front mais a priori relativement calme à la limite de l'Oise et de l'Aisne. La destination semble peu engageante cependant, "un pays perdu et habité seulement par une vermine", la nourriture est médiocre et le vin rare mais pas mauvais. Aussi Émile et ses camarades s'attachent à tout ce qui peut améliorer l'ordinaire, bonne chère et nouvelles du pays.

 

Sergent au 133e Régiment d'Infanterie de l'Est, 11e Compagnie (16 août - septembre 1916)

Dans les environs d'Amiens, à Albert, Cléry-sur-Somme (près de Péronne) et le Hamel, sur le front de la Bataille de la Somme (16 août - 10 septembre 1916)

Le 16 août 1916 Émile et 349 autres camarades, dont deux autres Béarnais, sont affectés au 133e Régiment d'Infanterie de l'Est. Ils quittent donc les environs de Compiègne pour rejoindre vers le nord Albert, à une vingtaine de kilomètres à l'est d'Amiens et reconstituer un régiment revenu décimé des combats au Bois de Hem quelques jours plus tôt. Le 21 août, il écrit à sa mère : "nous montons" ! C'est pour Émile le baptême du feu ; jusqu'ici en effet, même s'il était déjà monté au front, ce n'était pas en première ligne ou alors avant ou après les combats.
Le 3 septembre il annonce enfin : "nous allons au repos, enfin relevés !". Après 13 jours dans les tranchées sous le feu ennemi à Cléry-sur-Somme (près de Péronne), il gagne Le Hamel, quelques kilomètres plus au sud, près de Corbie et Amiens le 4 septembre : "Je viens de passer une nuit délicieuse dans la paille fraîche, et je me sens reposé, presque dispos". Le répit est bref puisqu'il repart sur le champ de bataille quelques jours après, d'où il écrit le 10 septembre.

Hospitalisé à Chartres pour une blessure à la tête (à partir du 15 septembre 1916)

Le 16 septembre, les parents d'Émile à Sauveterre-de-Béarn reçoivent un Bulletin de Santé de l'hôpital militaire de Chartres, rue de Bonnard : Émile y est soigné pour une blessure légère à la tête, causée par un éclat d'obus lors d'un assaut donné dans la nuit du 11 au 12 septembre 1916 à à Bouchavesnes-Bergen (Somme).
La convalescence se passe bien, jusqu'au 1er octobre il écrit une dizaine de lettres.

Octobre 1916 : guérison, décoration et permission

Sa sortie d'hôpital est retardée en raison de soins complémentaires. Avant de rejoindre Sauveterre pour quelques jours de permission, il est enfin est cité à l'Ordre de l'Armée, suite à sa blessure au combat. Durant cette période, Émile n'écrit aucune lettre.

2 novembre 1916 - 8 janvier 1917 : en garnison à Belley (Ain)

La correspondance reprend le 2 novembre 1916 ; les textes n'en sont pas conservés, seulement les enveloppes portant le cachet de La Poste : il est en caserne à Belley dans l'Ain, ville proche du lac du Bourget et d'Aix-les-Bains, et depuis 1873 garnison du 133e Régiment d'infanterie. La dernière enveloppe y est datée du 8 janvier 1917. Pendant ces deux mois, Émile reprend peu à peu le rythme de la vie et de l'exercice militaire.

 

Janvier - Février 1917 : sergent au 23e RI, 9e bataillon, 35e Compagnie bis

La correspondance d'Émile reprend le 11 janvier, il écrit d'un campement où il vient de rejoindre les troupes engagées sur le front du régiment auquel il vient d'être affecté (le 8 janvier, il écrivait encore de Belley (Ain) ville garnison du 133e RI. Le 11 janvier, il annonce son arrivée à sa nouvelle affectation : le 23e RI, 9e bataillon, 35e Compagnie bis, en garnison à Bourg-en-Bresse). Il y resta à peine deux mois, avant de rejoindre Saint-Cyr-l'Ecole. Mais ce fut là-bas qu'il retourna le 30 juillet à l'issue de la formation militaire et des deux semaines de permission à Sauveterre-de-Béarn.

Sur cette période, peu d'informations, donnée par une seule missive, brève ; la correspondance s'interrompt à nouveau (probablement non conservée) plusieurs semaines.

 

Mars - Juillet 1917 : élève-aspirant à la 2e Compagnie de l'Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr-l'Ecole

Deux mois plus tard, quand la correspondance reprend, Émile vient d'être appelé pour suivre une formation d'officier aspirant. Deux ans après avoir intégré l'école de sous-officiers de Joinville-le-Pont, le voici à nouveau aux portes de Paris, à suivre une instruction militaire studieuse et à goûter encore aux plaisirs de la capitale.
La formation à Saint-Cyr se termine, avec succès, au milieu du mois de juillet. Il apprend qu'il est reçu le jour de son 21e anniversaire, le 14 juillet.

 

30 Juillet 1917 - 21 février 1918 : aspirant-officier au 23e Régiment d'Infanterie

30 Juillet - 9 octobre 1917 : sur le front de la Marne, en Champagne

Dans le seconde moitié du mois de juillet, au terme d'une permission d'une douzaine de jours à Sauveterre-de-Béarn où il a assisté au mariage de sa soeur avec Henri Navaillès, d'une famille paloise, Émile, désormais officier, part rejoindre son régiment où il l'avait laissé en mars, en garnison à Bourg-en-Bresse. Il n'y reste qu'une semaine, avant de rejoindre avec cinq camarades la 8e Compagnie de son régiment sur le front en Champagne (crayeuse), non sans péripéties. Le secteur dans lequel il se trouve est l'objet de peu de combats violents. Après un mois dans une campagne qu'il n'apprécie nullement (Emile qualifie de "pouilleuse" cette partie de la Champagne), il bénéficie d'une permission au début du mois de septembre pour regagner Sauveterre-de-Béarn. Le 21 septembre, il est à Paris, sur le chemin du retour vers Pogny et Vésigneul, au sud-est de Châlons-en-Champagne, une zone de cantonnement a-priori plus agréable que la précédente. Stationné en arrière du front de la Marne, Emile est au repos dans l'attente de rejoindre à nouveau un front de combats, ou de la prochaine permission ou d'une blessure qui l'éloignera définitivement des combats. La nostalgie du foyer familial et de l'insouciance du temps de paix, l'optimisme et le courage du jeune officier exprimé dans les lettres, ne cachent pas, au début de l'automne, la peur de mourir à la guerre.

9 octobre - 24 novembre 1917 : sur le front de Verdun

Le 6 octobre, Emile annonce dans une lettre le départ de son régiment vers le front de Verdun. Le 12 octobre, le régiment s'installe en première ligne dans la citadelle et dans les tranchées de Verdun. Le paroxysme de la bataille de Verdun est passé, mais la zone fait toujours l'objet de combats. Toute cette période alterne brèves montées en première ligne, relèves et courts repos à l'arrière. La réalité décrite dans les premières lettres apparaît épouvantable, et Emile ne la censure pas, alors qu'il sait ses parents et sa soeur inquiets de son sort. Pour Emile chaque lettre manifeste son impérieux besoin de nouvelles de la famille, seul rempart contre le désespoir et la mort ; tant qu'il écrit et reçoit lettres et colis, il est vivant.

25 novembre - 31 décembre 1917 : au repos en Haute-Marne, puis en permission à Sauveterre

Après 6 semaines d'épreuve, le moment tant attendu du retour au repos arrive, loin des lignes, aux environs de Wassy et Joinville-en-Vallage, sur la rive Ouest de la Marne, au sud de Saint-Dizier. Le soulagement, le confort et le repos retrouvés procurent aux lettres une tonalité plus joyeuse et légère. C'est l'heure des récompenses militaires (Emile est décoré de la Fourragère le 1er décembre 1917) et des bienfaits d'une douzaine de jours de permission à Sauveterre-de-Béarn, Bordeaux et Paris.

1er janvier - 19 février 1918 : en réserve, en Lorraine (environs de Nancy et Lunéville, nord-est de la Meurthe-et-Moselle)

Le 1er janvier, de retour de permission, Emile rejoint son régiment stationné en Lorraine, dans le « pays de Jeanne la Pucelle », dans les villages de Einville, Valhey, Serres, Maixe et Bauzemont, en Meurthe-et-Moselle (près d'Hénaménil et de l'étang de Parroy, au nord de Lunéville et à l'est de Nancy). Les premiers jours, le retour aux armées est moralement pénible, la parenthèse des heures de bonheur en permission difficile à refermer. La dureté de l'hiver lorrain et les longues journées d'attente désoeuvrée entretiennent malgré lui Emile Moureu dans une humeur lourde et cafardeuse, à peine réjouie par la promesse d'une promotion au grade de sous-lieutenant auquel l'a proposé son lieutenant, C. Derminon, commandant la 11e compagnie du 3e bataillon du 23e Régiment d'Infanterie.

4 - 21 février 1918 : au front à Réchicourt-la-Petite, en Lorraine (à l'est de Nancy et nord-est de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle)

Le régiment d'Emile remonte au front dans la nuit du 4 au 5 février. Les 20 et 21 février, le 3e bataillon, dont la 11e Compagnie à laquelle appartient E. Moureu participe à une offensive sur Réchicourt-la-Petite. Le mouvement réussi et "la section de l'aspirant Moureu occupe solidement l'ouvrage Rouge afin de protéger le flanc gauche du dispositif".

2 mars - 14 mai 1918 : sous-lieutenant au 23e Régiment d'Infanterie

2 - 30 mars 1918 : en réserve du front, en Lorraine (environs de Nancy et Lunéville, nord-est de la Meurthe-et-Moselle)

Au mois de mars 1918, le 23e RI est toujours stationné dans les environs du village de Bauzemont, près d'Hénaménil (nord-est de la Meurthe-et-Moselle), au nord de Lunéville et à l'est de Nancy, près de l'étang de Parroy. Les premières lignes sont situées aux environs du village de Bures ; les lignes allemandes vers Parroy, à l'est de l'étang, et Réchicourt-la-Petite, plus au nord. C'est dans cet environnement qu'Emile reçoit enfin les galons de sous-lieutenant auxquels il était promis depuis le début de l'année, suite à sa formation à Saint-Cyr-l'Ecole en 1917. Le 21 mars, l'Allemagne lança "L’offensive du Printemps" ou "Kaiserschlacht" (bataille du Kaiser, ou offensive de Ludendorff) sur le front occidental, dans la Somme, l'Aisne et la Marne. Sur le front de Lorraine, relativement calme, le 23e Régiment d'Infanterie d'Emile Moureu, n'était pas exposé aux combats les plus durs.

Avril 1918 : en cours spécial d'instruction militaire

Le 30 mars 1918, Emile annonçait à ses parents qu'il était désigné pour aller suivre un cours spécial pendant une vingtaine de jours, à partir du 1er avril. Il se trouvait éloigné de la ligne de feu pendant trois semaines. De cette période aucune lettre d'Emile n'a été conservée. Nous pouvons imaginer, au vu de son abondante et régulière correspondance les trois années précédentes et notamment lors de ses périodes d'instruction militaire à Joinville et Saint-Cyr-l'Ecole qu'il continua à écrire.

Dans la dernière semaine d'avril 1918, à l'issue des trois semaines d'instruction militaire, Emile rejoignit ses camarades et son régiment où ils les avaient quittés, aux environs de l'étang de Parroy en Meurthe-et-Moselle. Le journal de marche du 23e RI nous apprend qu'ordre lui fut donné, le 2 mai 1918, de rejoindre le front nord, sur la frontière belge, sur les lieux de la bataille de la Lys, ou quatrième Bataille d'Ypres, qui vient de s'achever sur un échec allemand.

2 - 14 mai 1918 : sur le front nord, sur la frontière belge

De cette période aucune lettre d'Emile n'a non plus été conservée. Sa dernière lettre date du 30 mars. S'il est certain qu'il a continué à écrire depuis cette date, aucune de ses lettres n'a été conservée. Le journal de marche du 23e RI nous apprend que le régiment part de Toul en train le 2 mai, en direction de la frontière belge et du front nord. Après avoir rejoint Saint-Paul, près de Beauvais (Oise), il se met en marche en direction d'Alléry et de Longprés-les-Corps-Saints (Somme) atteints le 8 mai. Après 48 heures de repos à Longprés-les-Corps-Saints (Somme), le 23e RI embarque à nouveau dans un train en direction d'Esquelbecq (Nord).

Le 14 mai, le régiment prend position dans les environs de Steen Acker, à la frontière belge, entre Steenvoorde (Nord) et Poperinge (Belgique). Bien que la Bataille de la Lys soit officiellement terminée depuis deux semaines, la zone reste marquée par de forts combats et, dès les premiers jours, le 23 RI subit d'importantes pertes.

 

 


Sauveterre de Béarn, vers 1910

 


La famille Moureu
 

Pierre et Emile Moureu

 


Poèmes nouveaux sous le ciel enfui, par M.-F. Navaillès de Harriet ; Marrimpouey, Pau 1984.
 
 

 
 
Jean-Pascal Plantier, instituteur né à Cescau en 1850 épousa en 1874 Claire-Thérèse Bourdalé-Lauga, fille d'un officier de santé installé à Cescau.
Jean-Joseph-Albert, 3e de leurs 7 enfants, né en 1880 fut le père de Maurice Plantier.
Jean-Joseph-Léon, leur 7e enfant, lieutenant au 12e RI, était en correspondance avec Émile Moureu dès 1915.
 


Camps de Cassel, L'encrier du poilu
 

Le Musée Massey à Tarbes

Le Musée Massey est le premier musée au monde à présenter une collection retraçant l’histoire des Hussards.
Ce corps d’armée de cavalerie légère, qui puise ses origines en Hongrie, a contribué au renom de la ville de Tarbes.

Ces trois documents présentés proviennent du Musée Massey de Tarbes auquel la famille d'Émile Moureu en avait fait don.

Site internet du Musée Massey de Tarbes

 

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