Ton père se joint à moi, ma bien chère fillette, pour t'embrasser très fort.
La correspondance d'Emile Moureu conserve, exceptionnellement, une lettre de sa mère à sa soeur. Elle offre un bref éclairage sur l'ambiance et la vie quotidienne et familiale à Sauveterre : le travail quotidien, les préparatifs du mariage avec Henri Navaillès, une évocation par sa mère de la vie d'Emile à Paris.
Dimanche 8 juillet 19 ..
Ma bien chère enfant,
Malgré ma bonne volonté, je n'ai pu répondre à la lettre reçue hier que maintenant. Tu sais que les jours de marché, cela nous est impossible. Nous nous sommes occupés immédiatement du certificat pour Henri. Il est parti ce matin à 7 heures avec quelques lignes pour lui renouveler la date précise et lui faire part de nos projets pour le contrat. Je joins à ma lettre ledit projet refait par le notaire afin que M. et Mme Navaillès en prennent connaissance. Renvoie-le pour qu'on puisse préparer le tout.
Émile a écrit le 4 juillet sur son banc d'étude en face de son cours de topographie. Il te dit qu'il passe ces examens avec une philosophie singulière : ils sont déjà blasés ces pauvres petits ! Il te voit déjà toute blanche dans ta belle robe de vierge. Qu'il lui tarde de venir ! Il te prie de transmettre ses meilleurs souvenirs à toute la famille Navaillès.
Ton père se joint à moi, ma bien chère fillette, pour t'embrasser très fort.Nos souvenirs respectueux à tous.
A. Moureu
Écouter la lettre du 08 juillet 1917