Encore un effort, et puis ce sera le repos, et un peu plus tard, la permission, ...
Depuis le 10 octobre, Émile et son régiment sont sur le front de Verdun et ses tranchées boueuses, alternant périodes en première ligne et en réserve.
Sœurette,
J'ai reçu hier la lettre de maman - du 7 - lettre si débordante de tendresse qu'elle est une douce caresse.
Je suis à peu près remis de ma fatigue, et le soleil qui a daigné se montrer un peu aujourd'hui finit de me ravigoter. Heureusement d'ailleurs, car nous remontons demain pour une nouvelle période, assez courte je crois.
Encore un effort, et puis ce sera le repos, et un peu plus tard, la permission, notre suprême espoir à tous. Je n'ai encore pas reçu de réponse d'Henri : je ne sais ce qu'il devient. Mes meilleurs souhaits à Germain, et mes vœux de longue convalescence.
Adieu, chers aimés, sœurette chérie, je vous serre sur mon cœur,
Émile
Écouter la lettre du 12 novembre 1917