... je suis persuadé que je serai à la maison à peu près du 20 au 30 juillet.
Depuis le début du mois de mars 1917, Émile a rejoint l'École Spéciale militaire de Saint-Cyr où il suit une formation d'officier aspirant.
Lundi, 4 juin.
Sœurette,
J'ai reçu aujourd'hui la longue lettre de maman, et mon avant-dernière lettre répond en partie à ses questions. Je réponds donc seulement à un point : je suis persuadé que je serai à la maison à peu près du 20 au 30 juillet : le 25 serait une date à peu près sûre. Quant aux 3 jours dont me parle maman, il y a impossibilité absolue : on ne me les accordera pas.
Moi aussi, j'ai suivi attentivement cet échange de prisonniers qui est en train de se faire. Si je n'en ai pas parlé, c'est que je ne crois pas qu'il sera des premiers convois : on commence en effet par les prisonniers des premières batailles, et par les gens âgés, mariés et pères d'enfant. C'est cependant un très doux espoir pour nous tous : mais ne lui en parlons pas. Oh ! si cela pouvait arriver vite, nous serions rassurés sur son sort. Annette, veux-tu m'envoyer l'adresse d'Henri, je l'ai perdue. Le grand jour approche pour vous deux, et malgré le noir qui pèse sur nous tous, cette union sera belle et heureuse, parce qu'union de deux belles âmes.
Adieu sœurette, mes bons baisers à tous, Émile.
Maman est-elle aussi fatiguée ? Papa n'est-il pas éprouvé par ces chaleurs ?
Écouter la lettre du 04 juin 1917