Nous menons une petite vie tranquille de soldats en caserne, ...
A son retour de permission à Sauveterre le 23 septembre, Emile a retrouvé son régiment à l'arrière du front de Champagne, au repos.
Chers aimés,
Encore au repos, pas pour longtemps sans doute, mais enfin nous profitons de ces bons jours, ne sachant pas ce que l'avenir nous réserve. Nous menons une petite vie tranquille de soldats en caserne : quelques exercices, un peu d'entraînement, mais au retour bonne table et bon gîte : que demander de plus ? Je me trouve fort bien dans ma nouvelle compagnie, à tous les points de vue : Il y a de bons camarades, et aussi, je crois, de bons soldats. A Sauveterre, quoi de nouveau ? Anna est-elle toujours à Pau ? Ces jours de châleur doivent vous fatiguer. Rien de Pierre encore ? J'attends une de vos lettres qui m'apporte un peu de vous, et aussi un peu de notre chère grande maison.
Adieu, chers aimés, je vous embrasse de tout cœur, Émile.
Écouter la lettre du 27 septembre 1917