Je lui écris qu'elle ne peut aller ailleurs que dans les Pyrénées.
Après deux semaines en première ligne dans la Somme pour participer aux préparatifs de la grande offensive franco-britannique (4 - 19 juin 1916), le régiment d'Émile est renvoyé au repos à l'arrière, à Chambors dans l'Oise, entre Gisors et Chaumont-en-Vexin, une région où il était précédemment stationné et qu'Émile apprécie. Le soulagement est bref : le 27 juin, les permissions annoncées ont été suspendues, une grande offensive, un "coup de torchon", semble devoir se être déclencher de manière imminente...
9 juillet.
Ma chère Anna,
Je viens de recevoir une lettre de Jeanne Elissabaratz où elle me parle de sa fatigue et d'un besoin immédiat de vie à la campagne. Par discrétion elle ne veut pas s'imposer. Je lui écris qu'elle ne peut aller ailleurs que dans les Pyrénées. Fais-toi pressante, écris-lui aussi. Ces chères dames ont été si gentilles pour moi ! Une vraie mère et une vraie sœur, je te l'assure.
Je viens de recevoir le bon colis de Maman, et hier sa gentille lettre du 5, que j'attendais impatiemment et le mandat. Je suis toujours en bonne santé.
Je vous embrasse mille fois. Émile.
Écouter la lettre du 09 juillet 1916