Tu me demandes à quand l'examen ? Il est fixé au 20 Juillet. C'est te dire que çà approche ...
Depuis le 10 avril, Emile Moureu est à Joinville-le-Pont, élève-aspirant à l'École d'Instruction Militaire des officiers. Ses lettres à sa soeur et à ses parents font le récit de son quotidien militaire et, lors des moments de loisir et de temps libre, de ses visites à Paris et ses environs.
Chère maman,
J'ai reçu ta lettre hier, mais comme je suis sorti à Vincennes, je ne réponds qu'aujourd'hui. Merci de ta longue lettre qui me parle de tout ce qui m'intéresse et de tout ce que j'aime.
Tu me demandes à quand l'examen ? Il est fixé au 20 Juillet. C'est te dire que çà approche, et que le travail devient de plus en plus intense.
Pauvre Joseph Dretz ! Lui a fini, et vite fini. Comme c'est drôle, on ne peut pas se représenter morts, des êtres qu'on a connus si pleins de vie ! A-t-on des nouvelles de Jean ? Tu donneras mon souvenir le plus affectueux à M. le Curé. Quand à l'adresse de Mme Chassin, j'avoue que c'est très gentil de sa part, mais que je n'y tiens pas.
Il faut que je reparte à l'exercice. Je te prie maman de m'envoyer le mois assez tôt pour que je l'aie dimanche : Mes fonds sont en baisse, avec un petit supplément pour achat de molletières (les miennes s'en vont) et qq. autres choses. Dans qq. jours, n. aurons des grandes manoeuvres, et je vous demanderai un supplément.
A bientôt, chère maman, j'espère dans un mois venir qq. jours là-bas.
Mille baisers de ton fils qui t'aime, Emile. (J'ai reçu la lettre d'Anna)
Écouter la lettre du 21 juin 1915