C'est encore de Joinville que j'écris, [...]. Le départ a lieu demain, je pars de la gare d'Austerlitz à 2 heures de l'après-midi ...
Depuis le 10 avril, Émile Moureu est à Joinville-le-Pont, élève-aspirant à l'École d'Instruction Militaire des officiers. Ses lettres à sa soeur et à ses parents faisaient le récit de son quotidien militaire et, lors des moments de loisir et de temps libre, de ses visites à Paris et ses environs.
Les cours et les examens sont désormais terminés. Émile, dans l'attente des résultats (sur lesquels il fonde peu d'ambition), est prêt au retour à son régiment d'origine, le 14e d'Infanterie de Ligne. Après presque 5 mois passés à Paris, il retrouvera les autres conscrits de la Classe 1916 restés dans la troupe militaire et à l'exercice à Toulouse et dans ses environs.
Chère maman,
C'est encore de Joinville que j'écris, pas pour longtemps, il est vrai. Le départ a lieu demain, je pars de la gare d'Austerlitz à 2 heures de l'après-midi. En route, je vous enverrai quelques cartes. J'aurai tout le temps, car, par omnibus, nous mettrons bien trois jours à arriver.
C'est de Vincennes que j'écris : Comme c'est notre dernier jour, on ne nous permet pas d'aller à Paris, et nous le regrettons un peu.
Enfin, on va revoir son vieux midi. Ce n'est pas encore notre midi à nous, mais çà viendra.
Je ne sais pas encore de résultats définitifs, j'espère en la "sardine" de sergent.
A la maison, quoi de nouveau ?
Ne m'écrivez pas. Attendez que je vous donne mon adresse définitive.
Peut-être vous reverrai-je bientôt, je le souhaite.
En attendant, je vous embrasse tous de tout mon coeur. Emile.
Écouter la lettre du 29 août 1915