..., j'espère partir en permission vers le 4 ou 5 septembre.
Depuis le 12 août, Emile a rejoint les troupes de son régiment, le 23e d'Infanterie, cantonnées sur le front de Champagne.
Aux Armées, le 30 août 1917.
Chers aimés,
J'attendais une lettre aujourd'hui, mais rien n'est venu. Il est vrai que je suis en retard, et que je dois répondre à la dernière lettre de maman. Le colis envoyé n'est pas arrivé : pour le reste, il est préférable que vous attendiez : j'espère partir en permission vers le 4 ou 5 septembre. Elle en contient du bonheur cette petite phrase ! Mais je me modère, je me retiens en cas de désillusion. Je vous enverrai une dépêche de Paris ou Bordeaux. Je ne trouve pas autre chose à vous dire : si je laissais courir ma plume, ce serait un débordement de bonheur, et une suite de cris de joie ! Je préfère les réserver pour mon bonheur tangible.
Chers aimés, je vous embrasse et vous dis à bientôt. Émile.
Écouter la lettre du 30 août 1917