Ici, de plus en plus, le bruit court que l'examen est retardé, le peloton prolongé d'1 mois. Ceci n'a rien d'officiel, mais pourrait être vrai, vu l'état de santé des centres qui est loin d'être épatant.
Depuis le 10 avril, Émile Moureu est à Joinville-le-Pont, élève-aspirant à l'École d'Instruction Militaire des officiers. Ses lettres à sa soeur et à ses parents font le récit de son quotidien militaire et, lors des moments de loisir et de temps libre, de ses visites à Paris et ses environs.
Dimanche, 4.
Cher papa,
J'ai reçu votre lettre à l'avance cette fois-ci, et j'y réponds, ce soir, à mon retour de Paris, où j'ai passé une bonne journée après un excellent dîner chez Mme Elissabaratz.
Il est 8 heures à peine, mais aussitôt la lettre écrite, je vais me coucher. Il fait si chaud depuis quelques jours qu'on se sent légèrement vaseux.
Ici, de plus en plus, le bruit court que l'examen est retardé, le peloton prolongé d'1 mois. Ceci n'a rien d'officiel, mais pourrait être vrai, vu l'état de santé des centres qui est loin d'être épatant.
Enfin, je vous en reparlerai. Pour le 14 juillet, rien de fixé. J'espère bien qu'il n'y aura pas de revue à Longchamps, sans ça nous irions griller là -bas.
Les grandes manoeuvres sont fixées soit avant soir immédiatement après le 14. Vous pourrez m'envoyer le mandat dans votre prochaine lettre. Je me munierai de boites de conserve, de citrons, car réellement, si on ne mange pas avec ces chaleurs, on cane, et cela, jamais ! A Sauveterre, quoi de nouveau ? Parlez -moi de tout et de tous. Anna est-elle revenue ? J'ai reçu une lettre de Baudreix, avec quelques mots de tante Françoise.
Je me couche.
Mes gros baisers à tous, papa, maman, Anna.
Votre fils et frère, Emile.
Écouter la lettre du 4 juillet 1915