S'il ne faut pas repartir, je puis compter venir dans 12 à 15 jours ...
Après moins de deux semaines passés à Beuvraignes sur le front de la Somme à travailler aux préparatifs des combats, le 20 juin 1916 le régiment d'Émile est renvoyé au repos à l'arrière à Chambors, dans l'Oise entre Gisors et Chaumont-en-Vexin où il était précédemment.
20 juin, 1916.
Chère maman,
Nous sommes bien contents, et je veux vous faire partager mon contentement. Nous voici revenus à Chambors, c'est-à-dire à la vie civilisée, au repos, et nous allons nous reposer avec délices.
A quand les permissions ? Je ne sais encore. S'il ne faut pas repartir, je puis compter venir dans 12 à 15 jours : je n'ose pas trop y rêver de peur d'une désillusion. Faites comme moi.
Avez-vous reçu des nouvelles de mon cher aîné ? Ferdinand m'a envoyé quelques mots où il me donne de ses nouvelles et de celles de Justin, qui a été nommé adjudant. Donc, pour le moment, toutes les craintes doivent cesser à mon sujet : je ne suis plus du côté de "Beuvraignes".
Mille baisers à papa, à Anna, et à toi, très chère maman, Émile.
Écouter la lettre du 20 juin 1916