... malgré le vent et la froidure [la] gaieté chante en nous.
Incorporé au 133e Régiment d'Infanterie de l'Est au mois d'août 1916, Émile est blessé à la tête causée par un éclat d'obus, lors d'un assaut donné dans la nuit du 11 au 12 septembre 1916 à Bouchavesnes-Bergen (Somme). Il est évacué du front et envoyé en soins et convalescence le 15 septembre à l'hôpital militaire de Chartres, rue de Bonnard. Il y écrit une dizaine de lettres, jusqu'au 1er octobre 1916. Dans celle-ci il évoque une permission à Sauveterre retardée en raison de soins complémentaires.
Il n'écrit aucune lettre durant le mois d'octobre : il termine sa convalescence, est cité à l'Ordre de l'Armée et part à Sauveterre pour la permission annoncée.
La correspondance reprend le 2 novembre 1916 ; les textes n'en sont pas conservés, seulement les enveloppes portant le cachet de La Poste : il est en caserne à Belley dans l'Ain, ville proche du lac du Bourget et d'Aix-les-Bains, et depuis 1873 garnison du 133e Régiment d'infanterie. La dernière enveloppe y est datée du 8 janvier 1917.
11 janvier,
Chère maman,
Nous voilà arrivés à notre nouvelle destination. Nous plantons notre tente à [quatre] bon copains et malgré le vent et la froidure [la] gaieté chante en nous.
Et en moi, chante aussi une grande affection pour vous tous, que j'aime.
Émile.