Nous sommes méconnaissables, couverts de boue jusqu'aux cheveux.
Comme il l'annonçait dans sa lettre du 6 octobre, le régiment d'Emile a quitté le repos en arrière du front de Champagne, pour remonter progressivement vers le front... et les tranchées de Verdun.
Chers aimés,
Je profite d'un moment d'accalmie pour écrire deux mots. Nous sommes méconnaissables, couverts de boue jusqu'aux cheveux. On ne se reconnaît entre camarades. Quelle vie ! Ne vous effrayez pas si vous ne recevez pas de nouvelles de 3 ou 4 jours : c'est que je serai tout simplement un peu plus submergé par la boue.
Je vous embrasse de tout cœur, Émile.
Écouter la lettre du 12 octobre 1917