... dans 8 ou 10 jours, j'aurai ma permission.
Depuis le 10 octobre, Émile et son régiment étaient sur le front de Verdun et ses tranchées boueuses, alternant périodes en première ligne et en réserve. Le 24 novembre, près 6 semaines d'épreuve, le moment tant attendu du retour au repos loin des lignes arrive, aux environs de Wassy et Joinville-en-Vallage, sur la rive Ouest de la Marne, au sud de Saint-Dizier.
Sœurette,
Encore au repos ! Pour plusieurs jours, peut-être : après, où irons-nous ? Je ne sais. Ce que je sais, et qui m'intéresse beaucoup plus, c'est que dans 8 ou 10 jours, j'aurai ma permission. Henri est-il en permission ? Si oui, mes meilleurs vœux de bonheur. Si non, peut-être nous rencontrerons-nous.
De toutes façons, réjouissons-nous. Nous partons en marche tout-à-l'heure : avec ce temps froidement sec, c'est un véritable plaisir. Pas autre chose de Pierre, sans doute ?
Bonjour Sœurette, je t'embrasse,
Émile.
Écouter la lettre du 07 décembre 1917