C'est mardi, lendemain de fête : jour de torpeur et de vague cafard.
Depuis le début du mois de mars 1917, Emile a rejoint l'Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr où il suit une formation d'officier aspirant.
Saint-Cyr, le 10 avril 1917.
Sœurette,
C'est mardi, lendemain de fête : jour de torpeur et de vague cafard. Après deux bonnes journées à Paris, nous avons repris le travail, avec plus de courage. J'ai été au théâtre, entre autres au théâtre Sarah-Bernard, où l'on joue les "Nouveaux Riches", pièce brûlante d'actualité, pas parfaite, mais mise en valeur par de très bons artistes.
Dimanche, il a fait une journée délicieuse, et les toilettes claires des femmes promenaient de la gaieté partout.
Et là-bas, comment avez-vous passé les fêtes de Pâques ? Avez-vous reçu d'autres nouvelles de Pierre ? Je crois que nous faire une attaque de tranchées, pas bien dangereuse, celle-là !
Aussi, je vous quitte, en vous embrassant très fort, Émile.
P.S. : maman pourra m'envoyer un petit colis avec de sa confiture (poire ou pommes) et chocolat. Baisers.
Écouter la lettre du 10 avril 1917