14 septembre 1915
Me voici depuis hier dans la nuit à St Antonin, petit pathelin du Tarn-et-Garonne.
Me voici depuis hier dans la nuit à St Antonin, petit pathelin du Tarn-et-Garonne.
Écrivez-moi, et ayez beaucoup de confiance, je ne pars pas encore, et quand je partirai, vous serez avertis, et je serai prudent.
après une nuit de chemin de fer, de Limoges, tous mes baisers.
C'est encore de Joinville que j'écris, [...]. Le départ a lieu demain, je pars de la gare d'Austerlitz à 2 heures de l'après-midi ...
A quand le départ ? On nous fait tout préparer, sacs, feuilles, etc., on n'attend plus que la dépêche du ministère.
Depuis lundi dernier, examen. On se croirait presque revenu au collège, au temps du bacho, mais je le prends, et nous le prenons moins à coeur.
Nous ne sommes plus ici pour bien longtemps, et, je t'assure, il me tarde de revoir notre cher midi, mon Béarn, mon petit pathelin.
On a pris une bonne suée à courir là-dedans, le fusil s'accrochant aux branches, et le sac chargé ballotant dans le dos.
Je vous enverrai un mot de temps en temps ...
Et puis, lundi, nous partons. Où ? Du côté de Brie-Comte-Robert, dans la direction de Melun.